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Certains lots de génisses ou broutards peuvent présenter une mauvaise croissance après sevrage, associée ou non à des bouses plus molles. Quelles sont les principales pistes à étudier ?

L’alimentation

Un défaut de « calage » de l’alimentation peut être à l’origine de bouses plus liquides et d’une accélération du transit ; ceci engendre un défaut de croissance.

  • La quantité de fibres ingérées doit être suffisante. L’équilibre entre fibrosité et concentrés de la ration est à respecter. Il est nécessaire d’apporter à volonté du foin ou de la paille de blé. L’accessibilité au ratelier est évidemment un point primordial et parfois sous-estimé.
  • La part totale de concentrés dans la ration répond à un seuil maximal. Qu’ils soient fermiers ou du commerce, les concentrés sont distribués dès 8-10 jours de vie. Pour pouvoir être sevrés, les veaux doivent en ingérer entre 2 et 2,5 kg par jour.
  • L’équilibre Azote / Amidon doit être respecté. Dans le cas d’une ration fermière (fabriquée par l’éleveur), une part de tourteau est souvent nécessaire pour équilibrer l’amidon du maïs et/ou des céréales. Les concentrés non propices à l’acidose sont privilégiés – éviter les farines, préférer les aplatis, voire les grains entiers (maïs). Lobjectif est d’atteindre un aliment équilibré en PDIN et PDIE.
  • Pour les concentrés fermiers, un complément en minéral est nécessaire.

L’eau

Dès lors qu’elle provient d’un puits ou d’un forage, l’eau peut véhiculer des bactéries pathogènes, colibacilles et autres entérocoques. L’eau bue peut ainsi être la cause des diarrhées. Une analyse d’eau annuelle est obligatoire pour éviter ce désagrément. Au besoin, des pompes à chlore ou peroxyde peuvent décontaminer les eaux légèrement polluées.

Les parasites

La coccidiose reste le parasite « phare » autour du sevrage. Elle profite du stress du sevrage pour accentuer sa pression. Mais il ne faut pas négliger la possibilité d’infestations par les strongles de bâtiment, appelés aussi strongles d’intérieur (Strongyloïdes, Ascaris, Trichures .. ) et par les Giardias (flagellés). Leur diagnostic passe par une analyse de bouses (coprologie). Des traitements spécifiques à chacun de ces 3 parasites « du sevrage » existent.

Le BVD et autres agents infectieux

Un passage du virus BVD sur un lot de veaux génère aussi une diarrhée passagère et une baisse de croissance. Il en est de même pour d’autres agents infectieux : par exemple la grippe, les virus ou bactéries respiratoires. La maîtrise de ces pathologies s’impose pour optimiser la croissance.

Confort du logement

Si un veau brûle des calories pour maintenir son confort thermique, sa croissance est ralentie. Il est donc important de limiter les écarts de température sur 24 heures, les courants d’airs ou les défauts de ventilation. Isolation du bâtiment ou de certaines parois (celles situées au nord par exemple), faux plafonds amovibles, et optimisation des entrées et sorties d’air sont des solutions à ces problèmes.

Il est primordial de trouver la cause des diarrhées et mauvaises croissances au sevrage. Un retard de croissance avant l’âge de 6 mois se récupère très difficilement.

Jean-Michel CUMINET

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