Partager

Dans un contexte de prix élevés, des bons choix stratégiques sont à faire en termes de fertilisation. Pour un élevage de 80 vaches et 150ha, l’enjeu financier tourne autour de 10 à 20 000 euros ! Retrouvez ci-dessous les préconisations d’Emilie Turmeau, conseillère d’exploitation et référente herbe d’Elvup, et Xavier Goutte, responsable agronomie et productions végétales à la Chambre d’Agriculture de l’Orne.

Une réflexion sur les produits utilisés, les doses utilisées, les périodes d’apport permettront de gagner la partie. Mais, en contexte de prix forts, les raisonnements ne sont plus les mêmes. Des produits habituellement utilisés ne sont plus adaptés. Des impasses sont possibles dans certains contextes, des réductions sont envisageables dans d’autres. A l’inverse, pour ne pas perdre d’argent, un maintien de certaines pratiques de fertilisation est nécessaire dans certaines conditions.

Raisonner la fertilisation en fonction des besoins majeurs des plantes

Si les sols ont un statut acido-basique correct, une impasse est envisageable. Dans le cas contraire, les apports d’engrais ne seront pas pleinement efficaces.

Les investissements dans les apports azotés sur les graminées (blé, orge, graminées prairiales, etc.) seront globalement payants. Ces plantes ont des besoins en azote élevés sur un temps court en période de minéralisation limitée et répondent favorablement à tout apport jusqu’à une certaine dose. A l’inverse, une impasse en P et K est possible sur des sols couverts. Sur du maïs avec CIPAN détruite précocement, ce sont les apports en localisé de P soluble qui seront les plus rentables. L’impasse n’est pas envisageable. L’azote revient dans la balance dans le cas d’un couvert à base de graminées exporté avant maïs. Pour les légumineuses, un apport en P et K est conseillé au semis pour garantir la pérennité de la culture. Bien installées, une impasse temporaire en P et K est possible sur les luzernières. Sur le colza, c’est un delta de fertilisation de 250 euros/ha qui peut être fait selon le développement aujourd’hui.

Limiter les impacts de la flambée des prix : bien choisir ses engrais, les doses et les périodes d’apport en fonction des plantes cultivées

Avec la flambée des prix, ce sont des milliers d’euros supplémentaires qui peuvent être investis dans les engrais cette année par rapport à une année normale. Raisonner le type d’engrais, leurs doses et les périodes d’apport en fonction des besoins, pratiques, assolement, prix d’achats et de vente, etc., c’est réduire en partie la facture mais surtout faire en sorte que les unités de N PK S soient les plus efficaces. Le gaspillage n’est pas permis cette année et des impasses peuvent générer une perte de produit largement supérieure à l’économie générée. Il ne faut pas se retrouver dans une situation d’économies d’engrais trop importantes qui pourraient trop pénaliser la production et donc la marge. Pour un élevage de 80 vaches et 150ha, l’enjeu financier tourne autour de 10 à 20 000 euros. Les stratégies de fertilisation se font au cas par cas. Elvup peut vous accompagner dans vos choix avec l’intervention d’un agronome.

Découvrez également nos actualités du moment